Navarro Président

Publié le par Glopf




Le plus célèbre flic de France n’est pas celui qu’on croit. Non, le vrai, l’unique, c’est lui : Navarro ! Celui dont le programme est suivi un mardi soir sur deux par 10 millions de Français. Sur le plan de l’audience, le commissaire surpasse les ténors de la politique. Seul le Président de la République fait mieux lors de ses interventions, mais lui a droit à une diffusion simultanée sur plusieurs chaînes !
D’ailleurs, la comparaison entre ces deux figures issues du suffrage universel - le vote pour l’un, le zapping pour l’autre - n’est pas anodine. Car derrière ce personnage de fiction bourru, râleur mais juste et généreux, il y a comme un sous-entendu, une figure subliminale… Et si Navarro était le pendant télévisuel de notre Président de la République ?

En effet, les ressemblances sont troublantes entre le Chef de l’Etat  – quel qu’il soit – et le héros de TF1, à l’écran depuis quinze ans soit deux septennats ! Premier point : Navarro ne mène que très rarement une enquête de bout en bout, à part si celle-ci lui tient à cœur ou l’implique personnellement. Comme notre Président, il laisse à ses mulets – ses ministres, si vous préferez – la gestion des affaires courantes et défend jalousement son domaine réservé.
Dans chaque épisode, c’est la même routine gouvernementale. Conseil des Mulets chaque midi chez Ginou. Depuis son bureau, Navarro distribue les tâches et attend des résultats. Affalé dans son fauteuil en cuir, il se pose en figure stable et rassurante, garant de de la bonne marche du pays… pardon, du commissariat.

De temps en temps, il fait une sortie officielle avec sa Vel Satis de fonction, avec sirènes et voitures de police, mais c’est vraiment pour la forme. L'essentiel de son action est ailleurs: dans les bureaux de cet improbable commissariat où se règlent les conflits entre prostituées au grand coeur, faux témoins malins, vrais ripoux alcooliques, grands hommes d’affaires véreux, petits commerçants trompés, gentils enfants rebelles… La France, quoi!

Ah ! Il en a vu défiler du monde dans son bureau, le Président Navarro ! Et malgré les crises, la concurrence ou le départ forcé de certains de ses collaborateurs, il a toujours su conserver son autorité. L’homme fort, c’est lui. C'est un De gaulle et un Mitterrand à la fois qui tient le cap dans la tourmente.

Mais tout homme de pouvoir a ses faiblesses. Navarro a un secret : il a eu une fille d’un premier mariage, Yolande. Elle est sa « Mazarine ». Il a beau l’aimer et l’embrasser à chaque fin d’épisode, il ne la laissera jamais partir. Il la retient prisonnière dans son appartement. La peur du scandale peut-être ? A croire que les longues marches de Roger Hanin en compagnie de feu son beau-frère ont nourri certains aspects du personnage, qui s'impose comme le champion toutes catégories de la popularité.


Finalement, Navarro n'a qu’une seule rivale : Julie Lescault. Une vieille rivalité, sans véritable enjeu, à l'image de celle opposant aujourd’hui Commissaire Sarkozy et Capitaine Royal. Question: le commissaire Moulin, ce vieux flic pourri anarcho, va-t-il à nouveau venir jouer les trouble-fêtes en 2007 ?

Publié dans Crackage

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E
Autant pour moi, c'est vrai que cet articles est plutôt sympa ! Fiction et réalité font souvent bon ménage !
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