Kitsch & Cliché

Publié le par Eliot

Je viens de finir L'insoutenable légèreté de l'être, de Milan Kundera. Ce livre est notamment réputé pour la définition qui y est faite du kitsch en tant que "négation de la merde": Il est la mise à l'écart de tout ce qui peut ternir un idéal, le rattacher à des besoins, des désirs, des nécessités qui sont, par définition, incontrôlables et, par fonction, viles. Ces nécessités ôtent aux idéaux partie de leur prestance et les ramènent à l’échelle de l’homme, c'est-à-dire près de la terre, et dans le temps. Ce qui ne convient évidement pas aux porteurs de ces idéaux.

Là où le kitsch est pernicieux, c’est qu’il s’avance drapé des meilleurs atours et des volontés les plus pures. Les exemples donnés par Kundera ne manquent pas ( " La Grande Marche " , Dieu, etc.). La force du kitsch réside dans son ignorance. Il est, à mon sens, comme un cliché qui s’ignore.

Le kitsch fait aussi partie d’un processus normal de simplification. On ne peut tout retenir, et il est toujours fatiguant de s’encombrer des détails. Comment résumer intelligemment une vie ? une idée ? Résumer, c’est déjà affadir, c’est aussi uniformiser. Que vaut-il mieux alors ? Oublier proprement (= en totalité)? ou retenir proprement (= « kitschiser »)?

Publié dans Culture

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