Segolopipole

Publié le par Eliot

La popularité de la candidate phare du PS a de quoi impressionner. Tout le monde semble s'accorder sur son absence de programme, le réchauffé de ses idées, la mise en scène de ses interventions. Elle fuit les débats, reprends à son compte les idées du PS et de l'UMP.
Tout le monde le sait.
Et pourtant, "elle monte encore" !
Quelles leçons tirer d'une telle situation ?

Ségolène est un "produit" impeccable, en réponse parfaite aux attentes du consommateur-électeur d'aujourd'hui. L'analyse comparative de C. Blachas, concise et percutante le relève bien (CB News, 25/08/2006). Face à ses "vieux mammouths", la politique a besoin de sang frais, d'un nouveau packaging. Ségolène Royale est cet emballage. Nicolas Sarkozy, sont rival rive droite, a aussi cet attrait de la nouveauté, mais il est déjà plus terni par les médias que Ségolène (s'exposer au soleil efface les couleurs!), et son profil, plus tourné vers l'action, a déjà quelques  maladresses à essuyer auprès de l'opinion publique. Tracas dont Ségolène, qui pour le moment n'a rien acté, n'a guère à se soucier.

D'autre part, l'animosité que manifestent les autres candidats potentiels du PS envers la favorite fait de cette dernière une sorte de victime. Et dans un contexte mondial (Tsunami, Katrina, tremblements de terre...) qui promeut au rang de stars les victimes (et va chercher dans la culpabilité des citoyens épargnés le sens de ses actions, également fonds de commerce pour les médias), la dame du PS ne pouvait rêver meilleure communication. "Regardez-les, égoïstes et mégalos! Vous veulent-ils plus de bien que moi, mère de famille et démago ?" pourrait dire Mme Royale.

En 2002, nous avions pu faire un autre constat: le peuple parle plus avec ses tripes que son cerveau. (Quelle ironie de se scandaliser devant des résultats électoraux quand on vit en démocratie !). Mais elles lui bouchent aussi les oreilles. Dans un quotidien qui étale à tout va les émotions, et les pervertie à force de les surexposer, comment adapter son oreille à des discours moins sentimentaux ? Les journaux, les publicités, les émissions TV débordent de sentimentalisme. En témoigne le succès grandissant des journaux « people » qui affichent une santé arrogante face aux journaux d’information classique (Closer : plus de 450 000 ex. diffusés par numéro dès la première année ! – les chiffres de l’OJD de la presse people parlent d’eux même).

C’est clair : la campagne électorale ne se déroulera pas dans les débats et les revues économiques, mais dans les pages people des journaux. Ne soyons pas surpris de lire dans un papier en 2007 le titre suivant : « Second tour : Ségolène contre Cécilia ».

Publié dans Actu

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